Pixel C : prise en main de la tablette hybride de Google

Google a annoncé sa tablette Pixel C en même temps que les deux nouveaux smartphones Nexus, fin septembre. Ecran 10,2 pouces au ratio feuille de papier A4 et SoC Nvidia Tegra X1, la Pixel C est différente. De quoi inquiéter Surface ou l’iPad Pro.

Alors que le marché de la tablette est plutôt sur le déclin, Google vient de lancer la Pixel C, la toute nouvelle tablette à son nom. Ne vous trompez pas sur le patronyme, ce n’est pas parce qu’elle s’appelle Pixel qu’elle tourne comme les Chromebook du même nom sous Chrome OS. Non, il s’agit bien d’une tablette Android 6.0, avec cette particularité d’être orientée bureautique ou productivité. C’est en tout cas ce que suggère fortement le clavier certes optionnel mais exclusivement imaginé et conçu pour la Pixel C.

La finition est excellente, tout simplement. Le dos et les bordures, d’un seul tenant, sont moulés dans un épais aluminium anodisé, conférant une rigidité impressionnante à l’ensemble tout en maintenant le poids à niveau correct. Comptez 517 g quand un iPad Air 2 pèse 437 g : cette dernière tablette mesure 1 cm de moins en largeur et 1 mm en épaisseur, mais elle dispose d’un écran moins grand (9,7 pouces versus 10,2 sur la Pixel C) et moins bien défini (264 ppp versus 308 ppp). La dalle IPS choisie par Google est contrastée (1 664 : 1 d’après nos mesures), lumineuse (516 cd/m²) et affiche des couleurs douces et agréables malgré un blanc un peu trop chaud (5 660 K).
La Pixel C est la première à intégrer le SoC haut de gamme de Nvidia, le Tegra X1. La version présente dans notre tablette semble n’avoir que quatre coeurs (1,9 GHz), d’après nos premiers benchs – et la présentation de Google aussi d’ailleurs – alors que Nvidia présente son System on a Chip comme une architecture big-LITTLE avec quatre coeurs A57 pour les performances et quatre coeurs A53 pour les phases où il faut économiser de l’énergie. Nvidia et Google ont été interrogés sur le sujet, nous attendons leurs réponses. La partie graphique est assurée par un GPU Maxwell disposant de 256 unités d’exécution.

Nos premiers tests sous 3D Mark Unlimited nous ressortent un délirant 41 230 points ! Le Sling Shot 1440p avec affichage atteint lui les 3468, soit plus du double d’un Nexus 6P (alors qu’ici on doit afficher du 1800p). Bref, il y a de la ressource pour le jeu vidéo ! Les 3 Go de RAM semblent amplement suffire.

La tablette dispose de deux haut-parleurs stéréo, quatre microphones en enfilade (deux enregistrent seulement quand on est en stéréo, les autres font de l’atténuation active de bruit), un capteur photo dorsale de 8 mégapixels et un frontal de 2 mégapixels, et le connecteur USB Type-C que Google met désormais sur tous ses produits. La batterie délivre 34,2 Wh, soit une capacité de 9 240 mAh à priori en 3,7 volts. Notre modèle est doté de 64 Go, la Pixel C étant aussi déclinée en 32 GO (dans les deux cas non extensibles).

Le produit se démarque tout particulièrement par son système de fixation avec son clavier dédié. Ce dernier, également en aluminium, dispose d’une charnière aimantée à laquelle la Pixel C elle-même aimantée vient s’accroche fermement. Le dispositif offre quasiment 90° de débattement. Une fois les deux éléments séparés, ils peuvent être superposés (ça permet de « ranger » le clavier en mode tablette) ou mis face contre face : le clavier sert alors de couverture à la tablette, tandis que la tablette recharge par induction la batterie du clavier.

Au dos de la Pixel C, un indicateur coloré lumineux composé de quatre barres permet de renseigner l’utilisateur sur la jauge de la batterie, mais également de rappeler dans quel sens mettre la tablette pour refermer l’ensemble (barre lumineuse et barre d’espace au même endroit).

Très séduisante, la Pixel C risque cependant d’avoir du mal à convaincre. D’abord comme outil orienté bureautique : Android 6.0 n’est ce qu’il se fait de plus pratique pour cet usage. Notamment parce qu’il n’existe pas encore de mode multi-fenêtré. Mais aussi parce que les claviers en général manquent d’ergonomie sous Android. La version 6.0 n’a rien changé à la donne, Android N ou 7.0 devrait rectifier le tir mais ce n’est pas encore pour aujourd’hui.

En outre, la Pixel C va en faire douter plus d’un à cause de son prix : 605 euros en 64 Go, soit le même prix qu’un iPad Air 2, auxquels il faut ajouter 169 euros pour le clavier, c’est une somme tout à fait conséquente. A 499 euros les 32 Go et sans clavier, c’est un peu mieux, mais ce n’est plus l’outil de productivité que Google nous a dévoilé. Le test complet à suivre très bientôt.